Les différentes situations personnelles possibles quand on demande un crédit auto

Demander un crédit auto auprès d’une banque ou d’un établissement de prêt semble anodin pour la plupart d’entre nous. Pourtant, à chaque situation personnelle, familiale, sociale ou professionnelle correspond des critères bien précis pour se voir accorder son crédit.

Petit tour d’horizon des différentes situations avant de vous lancer…

Ce que vous devez savoir avant de demander un crédit voiture : Accès aux articles

Si vous êtes célibataire

En étant célibataire, la demande de crédit auto est tout à fait possible, mais cela dépend bien évidemment de la situation professionnelle et financière de la personne. Les banques et les organismes de crédit prêtent plus facilement à un salarié en CDI ou à un fonctionnaire, plutôt qu’à un célibataire en CDD ou sans emploi.

L’essentiel est de pouvoir continuer à vivre normalement malgré le poids des mensualités qui va peser sur le budget. Tant que le taux d’endettement n’excède pas 33%, l’organisme prêteur donnera son aval. Si la situation professionnelle est assez précaire, il demandera obligatoirement un co-emprunteur ou un garant pour que la demande de crédit puisse être validée.

Si vous êtes marié

En ce qui concerne les personnes mariées, la majorité des organismes de crédit et des banques obligent à fournir les données concernant le conjoint, même s’il s’agit d’une demande de crédit auto personnelle.

La raison est simple : la loi l’impose par le principe de solidarité des époux (Article 220 du Code Civil). Pour résumer, cette loi indique que pour toutes les dépenses de la vie quotidienne du foyer, les époux doivent être solidaires de toutes les dettes souscrites par l’un ou l’autre conjoint.

Dans le cas de personnes mariées, le conjoint de l’emprunteur sera obligatoirement co-emprunteur (sauf quelques banques qui acceptent un crédit sans conjoint, mais cela reste rare), et les revenus des deux époux seront pris en compte.

Si vous êtes pacsé

Le PACS observe les mêmes règles que celles concernant le mariage. Même si l’une des deux personnes pacsées veut faire son propre crédit auto sans conjoint, cela ne sera pas possible juridiquement (Article 515-4 du Code Civil).

Tout comme pour le mariage, les partenaires du PACS sont solidaires des dettes contractées par l’un des deux pour les besoins de la vie quotidienne, sauf dans le cas où la dépense est excessive (pour une voiture de sport de grande marque par exemple). Dans ce cas précis, la loi considère que cette dépense relève du loisir et non des besoins de la vie courante.

Si vous vivez en couple

Lorsque l’on vit en concubinage, aucun document officiel ne stipule la vie à deux. De ce fait, il n’y aura aucune contrainte juridique : les banques et les organismes de crédit laissent le choix à leur client de prendre un co-emprunteur ou non.

S’il fait le choix de faire la demande de son crédit auto seul, il est normal que ses seuls revenus soient alors pris en compte. Mais du coup, la demande aura moins de chance d’être acceptée. Cela revient au même que pour le cas d’une personne célibataire.

Si vous êtes divorcé

Il faut savoir que tout crédit auto contracté pendant mariage ou durant une procédure de divorce oblige les deux conjoints à être solidaires, même après le jugement prononcé.

Par contre, une fois le divorce prononcé et jugé, date du jugement faisant foi, chacun des deux partenaires se retrouvent dans la même situation qu’une personne célibataire (voir paragraphe « Si vous êtes célibataire« ).

Cela signifie que le divorcé peut parfaitement demander un crédit auto à titre personnel, sous réserve que son dossier soit validé par la banque (dettes en cours, taux d’endettement, situation financière, situation professionnelle, etc. Tout sera vérifié).

Il est donc vivement conseillé d’attendre le prononcé définitif du divorce avant de contracter un crédit auto. La situation sera d’autant plus claire et les démarches plus aisées.

Si vous êtes étudiant

Être étudiant et demander un crédit peut sembler incompatible, et pourtant cela est tout à fait possible. Outre la situation très précaire d’un étudiant, les banques et autres organismes de crédit ne sont pas si réticents à leur allouer des prêts, mais bien évidemment, ils le font sous certaines conditions.

Les ressources financières des étudiants sont variées : aides des parents, bourses, petits boulots, etc. Alors, à la condition d’avoir un garant ou un cautionnaire fiable (en général les parents. Mais l’État peut aussi le faire), l’étudiant peut se voir accorder un Prêt Étudiant qui pourra, entre autres, lui servir à s’acheter une voiture.

Les taux de ce genre de prêt sont généralement plus attractifs que les crédits auto classiques, car les banques considèrent les étudiants comme des futurs acteurs économiques (de nouvelles sources de placements en perspective).

Autre chose à savoir : plus l’étudiant est avancé dans ses études, plus les banques se montrent généreuses, offrant même parfois des Prêts à Taux Zéro si ce sont des petites sommes !

Si vous êtes jeune conducteur

Jeune conducteur rime souvent avec étudiant, mais pas toujours ! Certaines banques acceptent de prêter aux jeunes conducteurs, mais sous certaines conditions : que le prix de la voiture ne soit pas trop élevé (véhicule d’occasion), que le jeune conducteur soit en mesure de payer l’assurance auto jeune conducteur (souvent plus élevée que les autres), et qu’il y ait un cautionnaire pour que la demande puisse être validée.

Cela fait beaucoup de facteurs, surtout quand il n’y a aucun apport personnel et de faibles revenus. Cependant, il existe d’autres alternatives, comme l’aide de Pôle Emploi ou de la CAF, dans le cas où le véhicule est nécessaire pour des raisons professionnelles.

Ceci dit, beaucoup de banques jouent le jeu du crédit auto accordé au jeune conducteur si celui-ci prend son assurance auto et d’autres produits bancaires dans le même établissement.

Si vous êtes intérimaire

Les banques ne sont pas réfractaires à accorder un crédit auto aux intérimaires, mais certains critères sont à respecter :

  • il faut avoir minimum 18 mois d’affilée d’expérience dans l’intérim (c’est la preuve d’une certaine stabilité professionnelle),
  • il faut travailler dans un secteur dynamique comme : l’informatique, l’hôtellerie, la comptabilité,… Ces secteurs inspirant davantage confiance aux banques que les jobs saisonniers par exemple,
  • il faut remplir les critères du bon emprunteur : taux d’endettement inférieur à 33%, capacité à épargner, aucun incident bancaire,…

Si tous ces critères sont remplis, beaucoup de banques accorderont le crédit auto à l’intérimaire, à condition que celui-ci ne dépasse pas un certain plafond et reste à un montant raisonnable.

Si vous n’avez pas de fiche de paie

Lorsque l’on ne possède pas de fiche de paie, donc pas de salaire déclaré, il existe 3 solutions pour espérer se voir accorder son crédit auto :

  • le crédit revolving (ou crédit renouvelable) : il arrive que certaines banques ne soient pas très regardantes concernant la solvabilité de l’emprunteur et acceptent d’accorder un crédit revolving pour acheter un véhicule.
  • le micro crédit : celui-ci peut s’obtenir auprès de la CAF à condition de remplir certains critères (personnes en marge du système désireuses de s’acheter une voiture pour trouver du travail par exemple).
  • le prêt entre particuliers : l’acceptation n’est pas garantie, mais la négociation est plus facile qu’avec un organisme de crédit ! Il faut toutefois s’attendre à devoir fournir des garanties (hypothèque, cautionnaire,…) si la personne sans revenus déclarés souhaite vraiment obtenir son crédit.

Si vous êtes au RSA ou au chômage

Cela s’avère très compliqué, voire impossible, d’obtenir un crédit auto à proprement parlé lorsque l’on est bénéficiaire du RSA ou des allocations chômage.

La seule solution reste le micro crédit social. Celui-ci peut être attribué par la CAF ou par des associations humanitaires, mais son montant sera faible. Le Pôle Emploi vient également en aide aux bénéficiaires des minima sociaux dans le cadre de la mobilité.

Dans tous les cas, être au RSA reste un cercle vicieux : on ne travaille pas, on perçoit le RSA ou l’allocation chômage en attendant de trouver du travail; la plupart des offres d’emploi nécessitent d’être véhiculé, mais il est compliqué d’obtenir un crédit auto au vu de sa situation…

Mais à l’impossible, nul n’est tenu : quand on veut, on peut ! Et grâce aux aides de la CAF et du Pôle Emploi, il est possible de faire un tout petit emprunt pour s’acheter une petite voiture d’occasion et démarrer une nouvelle vie professionnelle.

Si vous êtes au SMIC

Toucher le SMIC et faire une demande de crédit auto est tout à fait compatible. Sauf que, qui dit petit salaire, dit petit crédit tout simplement ! Les banques ne refusent pas les demandes de crédit auto aux personnes gagnant le SMIC.

Elles font juste des études au cas par cas, et peuvent parfois accorder le dépassement du fameux seuil des 33% d’endettement, à condition que les mensualités restent faibles (100 euros par mois environ). Les banques vont souvent conseiller des crédits renouvelables dont les taux sont parfois plus bas que les autres prêts personnels ou crédits à la consommation. Mais à partir du moment où la personne a un salaire, même petit, tout est réalisable.

Si vous êtes en CDD

Contrairement aux idées reçues, un salarié en CDD peut tout à fait contracter un crédit pour s’acheter une voiture. Cependant, certaines conditions doivent être remplies :

  • la durée totale du prêt ne pourra pas être supérieure à celle de son contrat de travail,
  • le montant des mensualités doit être inférieur au tiers des revenus du salarié,
  • les relevés de compte doivent être fournis et les charges déclarées, afin d’éviter le surendettement,
  • il ne doit y avoir aucun incident bancaire sur son compte en banque,
  • la possibilité de réaliser une épargne apportera une garantie supplémentaire.

Le salarié en CDD aura ainsi toutes ses chances d’obtenir son crédit en remplissant toutes ces conditions.

Si vous êtes en CDI

Contrairement aux personnes salariées en CDD, les personnes salariées en CDI ont devant eux les portes grandes ouvertes des banques lorsqu’il s’agit de demander un crédit auto. En effet, le salarié en CDI offre forcément plus de garanties de remboursement qu’un salarié en CDD, car sa situation financière est beaucoup plus pérenne et sécurisée.

Les risques d’impayés sont moindres, et la durée du crédit peut être longue. C’est pour ces raisons que les banques accordent beaucoup plus facilement aux titulaires d’un CDI, à condition toutefois, comme toujours, que le taux d’endettement ne dépasse pas 33% (dans certains cas on leur accorde même plus !).

Si vous êtes handicapé

Même si légalement, une personne handicapée a les mêmes droits qu’une personne valide, la réalité est bien souvent toute autre. En effet, de nombreux organismes de crédit refusent les prêts aux personnes handicapées.

Mais heureusement, des dispositifs ont été mis en place pour pallier ce problème et leur permettre d’obtenir un crédit auto comme tout le monde :

  • la convention AREAS qui a pour but de faire accéder à l’assurance emprunteur nécessaire à l’obtention d’un crédit,
  • le micro crédit social : l’organisme ADIE se charge de vous orienter vers ce dispositif souvent proposé par la CAF,
  • le prêt d’aménagement de voiture : certaines assurances proposent ce prêt afin d’aménager un véhicule à un handicap.

Dans tous les cas, pour être sûr de se voir accorder le crédit auto, la personne handicapée doit au préalable être solvable.

Si vous êtes retraité

Emprunter lorsque l’on est à la retraite, surtout après 70 ans, relève parfois du parcours du combattant. Plus l’emprunteur est âgé, plus les risques liés à la santé, et donc au non-paiement, sont plus grands.

Les assurances étant facultatives pour un crédit auto, les banques vous refuseront le crédit si vous ne voulez pas souscrire à une assurance élevée. D’autre part, le prêteur va davantage s’intéresser à l’âge qu’aura l’emprunteur à la fin du prêt : il ajustera donc la durée du crédit en fonction de cela.

Pour conclure, demander un crédit auto à l’âge de la retraite n’est pas impossible, mais les justificatifs demandés seront plus nombreux et les garanties supplémentaires nécessaires afin que chacun y trouve son compte.